mercredi 27 mai 2009

Croques morts



J'ai pendant longtemps dédaigné les histoires de production. Perché sur mon lit d'adolescent, je ne comprenais guère pourquoi mon fanzine préféré (parfois, c'était un magazine, j'avoue) s'évertuait à ce point à interviewer l'artiste sur le choix du producteur, de l'ingé son, du micro qui a permis cela, de l'ampli à lampes plutôt que... blablabla. Aujourd'hui encore, je me fiche un peu des crédits d'album, musiciens invités, samples convoqués et autres "détails". Après tout, seul le résultat compte. La musique et l'émotion qu'elle dégage, donc.
Mais voilà. Cela fait deux fois que les choses se "produisent". D'abord Geoff Barrow (Portishead) qui propulse The Horrors en auteurs d'un petit chef d'oeuvre, Primary Colours. Et maintenant, The Maccabbes, plus beaux, plus touchants, plus ambitieux grâce à Markus Dravs (Arcade Fire). Comme quoi, ce n'était peut-être pas qu'une simple histoire de micros.

The Maccabees - Seventeen hands

MAGIE BLANCHE



On connait tous quelqu'un d'un peu vieille france passionné d'héroic fantasy qui aime les figurines de dragons et qui affectionne la culture celte jusqu'au tatouage sur l'avant bras. Des gens qui n'ont jamais coupé leurs cheveux et qui partagent leur vie entre les jeux vidéos en réseau et les jeux de rôles grandeur nature. A 12 ans l'argent de poche passait dans les cartes MAGIC, un peu plus tard dans les jeux de plateau WARHAMMER pour finir par les weekends à la campagne sous forme de reconstitution de batailles napoléoniennes. Evidemment je suis comme vous, je ne saisis pas l'intérêt. Outre mon allergie aux elfes et aux épées magiques, je ne me vois aucun point commun avec ces trentenaires chevelus à moitié puceau. Mais en cherchant bien, ça traduit de façon maladroite, un sentiment partagé par nous tous avec plus ou moins de ferveur : un certain refus de l'époque. On s'est tous déjà posé la question de la déloréan : "si tu pouvais voyager dans le temps tu irais ou?" Bien entendu, tout le monde a sa réponse et chacun ses références. Entre "retour vers le futur" et "les visiteurs" j'ai choisis mon camp. Un dinner, des serveuses en patins à roulettes, des milk shakes, et un juke box qui jouerait THE MAGIC KIDS.

THE MAGIC KIDS - HEY BOY

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mardi 26 mai 2009

BARBECUE



Donnez moi un hamac. Un coin d'ombre sous un saule pleureur pour échapper aux fameuses "températures au dessus des normales saisonnières" qui mettent les déodorants à rude épreuve. L'odeur de chipolatas semble ancrée dans l'air et la sieste s'impose. La panoplie est simple : chapeau de paille et espadrilles. La fine brise qui parcourt le dos transforme peu a peu la moiteur de la chemisette en une fraicheur bienvenue. On envisagera plus tard une éventuelle partie de pétanque pour l'apéritif, l'heure est à la digestion au son paisible de la campagne. Loin de nous les précieuses places en terrasse, pour parader claquettes au pieds et verre de Monaco à la main devant les minettes en minishorts. La roulette du i pod s'arrêtera sur la lettre D. DENT MAY & his magnificent ukulélé devient la bande son du ciel bleu.

DENT MAY - OH PARIS!


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samedi 23 mai 2009

TONTON



Il y a ceux qui prennent les choses en main et les autres. Il y a ceux qui font absolument tout pour se faire remarquer depuis le jardin d'enfant, et les autres, moins éveillés, incapables de finir un puzzle et qui sont nuls à la marelle. On les a vus faire les beaux en vieillissant, ceux qui ont réponse à tout, qui prennent tout le temps la parole pour expliquer la pluie, la crise, et les problèmes d'alternateur de l'opel astra. Ceux là même qui mettent la cravate droopy sur l'épaule pour couper la dinde à nöel. Et quand est-il des paresseux? Qui cultivent la lose, qui "ont des capacités mais ne les exploitent pas", qui ne connaissent même pas les règles du rugby, qui vivent dans un non-effort perpétuel et pour qui la mauvaise hygiène de vie est une fatalité hebdomadaire?
C'est à se demander si à l'époque de dieu Web, on ne choisit pas de s'appeler GIRLS pour être à jamais perdu dans les méandres de la toile. Un radiateur, une copie blanche, une fenêtre, et le groupe qui va avec.

GIRLS - LUST FOR LIFE


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BLACK METAL



Le black métal se veut être une musique d'introspection et quelque chose de très individuel. Il nous confronte à notre petit belzébuth personnel, ce côté malsain qui nous invite à la désolation et la haine profonde l'espèce humaine. En somme, un truc de beaufs qui sous prétexte d'un son nul et de trois clous sur l'avant bras pensent détenir un je ne sais quoi de faussement authentique et maléfique. Pour les gens classes vivant à la ville, il y a la pop. La pop quand à elle, est la musique de l'amitié, de la rigolade, de la désinvolture adolescente et de la fête entre amis plus ou moins tous stylés et séduisants.
Tu te souviens au lycée, toutes ces filles mignonnes et lookées qui s'écrivaient des mots dans leurs agendas CHIPIE respectifs en salle de permanence? Tu as toujours été beaucoup trop timide pour leur parler. Elles s'écrivaient des trucs du style "on sera encore copines après le bac" et tu trouvais ça minable. Elles écoutent désormais de la pop à la SEXY KIDS. Je voulais que tu le saches.

SEXY KIDS - SISTERS ARE FOREVER

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QUECHUA




Rien n'est plus cool que la marche. Personne ne se la pète genre "moi mon truc c'est la rando" car il est bien plus de bon ton de clamer haut et fort son amour pour le skate le bmx et la street culture qui va avec. Un sac a dos, une boussole, des chaussures de marche et des ampoules ça fait rêver personne. On redécouvre les plaisirs simples. Le cul sur un rocher après trois heures à arpenter un sentier sinueux, ce mauvais sandwich au jambon parait être la meilleure chose qui soit jamais arrivée à nos papilles. On scrute les mouvements aux alentours pour avoir le bonheur d'apercevoir le moindre petit animal sauvage, dont la frêle innocence nous fait facilement oublier notre découvert à la banque et nos lundis matins blafards sous guronzan. A la tombée de la nuit, des coups de soleil plein la face, on rentre exténué mais heureux avec la nature comme meilleure amie. L'impression de plénitude et de fierté est immense, on a la sensation d'avoir vraiment réalisé quelque chose de bien et on ne saurait se l'expliquer. Ce petit coté Nicolas Hulot de moyenne montagne mis de côté, on appréciera écouter en boucle THOSE DARLINS au coin du feu parce qu'avant d'aimer les écureuils on aime surtout les filles.

Those Darlins "Wild One" from Tugboat Productions on Vimeo.



THOSE DARLINS SUR MYSPACE

CHATEAU GONFLABLE



Si j'avais un vélo magique qui me permettait de rider les arcs en ciel et de faire des roues arrières dans les nuages, je ne passerais surement pas mes journées dans mon canap' à éplucher mes tickets de carte bleue de la veille en y cherchant une quelconque cohérence. Je vivrais dans un pays ou il fait toujours beau et ou les filles jouent à la corde à sauter toute la journée. Un monde ou tout se monnaye avec des bisous sur la joue et ou les animaux racontent des blagues. J'aurais des amis microscopiques qui feraient des partouzes dans ma main. J'habiterais dans un chateau gonflable et je prendrais des bains dans des piscines à boules. Dans ce monde magnifique on danserait surement sur des trucs beaux et féériques pour enfants du futur. En attendant de pouvoir se payer des cuites au milk shake banane on peut toujours écouter Small.

small - sunshine lover

SMALL SUR MYSPACE

mercredi 20 mai 2009

Il n'y a pas qu'à Cannes que l'on décerne des prix



Les référendums de fin d'année ont au moins ce mérite qu'ils permettent parfois de faire le tri. De se rendre compte, à peu près honnêtement, de ce qui a vraiment marqué l'actu musicale pendant les 12 mois écoulés. Bon, l'exercice est de plus en plus biaisé... nombre de journalistes préférant en faire une vitrine personnelle pour prouver qu'ils sont hype, dans le coup, et au final des MGMT se voient couronnés de la casquette de "meilleur artiste".
Pour ma part, j'ai décidé de ne pas attendre décembre pour décerner quelques lauriers. Il faut l'avouer : la tentation était bien trop forte après avoir découvert la pochette du nouvel album des médiocres Placebo. Nos rois de la rébellion conformiste viennent de réussir un sacré happening, ravissant d'un seul coup(la bataille est pourtant rude) le prix de la pire pochette de 2009 avec leur nouvel opus Battle For The Sun. Il se murmure même que le trio de notre tendre adolescence concoure également dans une autre catégorie. A suivre.

Tom Selector

dimanche 17 mai 2009

Fraîcheur





Je te vois venir toi. Les premiers jours ensoleillés ont à peine pointé le bout de leur nez que tu as déjà changé l'entière playlist de ton i-pod. Pop/punk, indie légère, vieux tubes dégueulasses : te voilà bien imbibé de musique à la cuisse légère comme pour aborder béatement la mirifique saison estivale.
A ce rythme là, dans deux mois, tu te baladeras au volant d'une voiture de location, fenêtres ouvertes, en écoutant les Alligators. Ce jeune groupe de Seatlle a eu le bon goût de s'acoquiner de Jason McGerr's, batteur des Death Cab For Cutie, pour enregistrer son récent album. Le résultat : de la pop fraiche dans la belle lignée des Posies, Nada Surf, Beach Boys et autres Zombies. On en reparle à la rentrée.

Tom Selector

Alligators "Mama Stop"

Alligators sur Myspace

mardi 12 mai 2009

MAMAN




Votre attention s'il vous plait : suite a un incident technique le trafic est perturbé sur la ligne 12, merci de votre compréhension. Ca trépigne, ça souffle et ça vocifère. Seul parmi la foule, le casque sur les oreilles et le regard dans le vide, la lecture sur les lèvres laisse place au passage en revue des affiches dont on connait les contours, mais moins le contenu. L'une d'elle nous fait face, SEAL est en concert à Bercy. La nouvelle est banale, certes, mais cependant un détail infime capte notre attention. Un coeur rouge apposé tel un sigle de qualité label rouge : "TARIF SPECIAL FETE DES MERES". Une première.
On se demande si ça fait réellement pencher la balance. Si les hésitants ont pris leurs billets, compte tenu de la faveur qui leur est accordée en cette période spéciale. On espère enfin, que ce logo "vente flash" n'apparaitra jamais sur les quelques évènements beaucoup plus restreints qui nous concerne, et on se dit qu'après tout, SEAL, ça ferait peut être plaisir à maman.
Car DANIMAL KINGDOM a beau avoir le nom le plus cool de la semaine, ça fait longtemps que ta mère n'est plus impressionnée par les petites frappes à moustache. Tu peux le vendre comme tu veux, qu'il revienne de tournée avec ESSER ou qu'il soit extrêmement sympathique ne change rien : il ne remplira jamais Bercy, tarif spécial fête des mères ou pas.

5 questions 5 réponses pour savoir pourquoi.

1.You have such a cool name! Give us 5 words to describe DANIMAL KINGDOM's music.


Hmmm, I guess you would need 'pop', and 'indie'.... and maybe 'synths', and perhaps 'solo', and, and....... POOPIE



2. When did you start playing music? What is your musical background?


Past obligatory violin and recorder in childhood, and choir in school (yeh I know, dweeb!) I started making crap dance music when i was about 15 on my own and tried to start a band with a couple of friends but they were douchebags and I was too into Apollo 440. it wasn't until art school, surprise surprise, that i started a proper band called Bolt Action Five which lasted for a couple of years and then I did my cousin Kissy Sell Out's album with him and here I am!



3. What was the first record you ever bought? What about your influences?


Ha, this probably says a lot about me, but the first song bought for me was 2Unlimited - No Limit, and the first record I bought myself was Ooh La La by the Wiseguys, aka Touche, whom I met last year because he's in Black Ghosts now. Not that I make rave or bigbeat though.... One of my biggest influences is The Beastie Boys, they were favourite band throughout my teenage years and they showed me that you can be really eclectic and you don't have to stick to one genre to excell.

My current influences didn't really appear until uni when I was properly introduced, usually by girls I fancied, to Devo, Orange Juice and bands of the 80s. The girls had way better taste than the boys at arts school; all the boys were into crap hip hop!



4. You were playing several gigs with ESSER these days. How was it? do you plan to play in france anytime soon? Will you have an album out soon?


Actually my first gig was in france! but it was up a mountain, so I can understand if you didn't hear it. The Esser gigs were really fun, and gave my live band the chance to gel a bit, although expect lineup changes quite regularly because people can't stick around for no money! I'm basically getting two of each musician because everyone has other jobs. Esser and his band are lovely chaps. I was worried they might be a bit too cool for school but they were really funny and made us feel welcome. They had asked us to support them after all!



5. What do you listen to these days? Any cool band you recommend?


Been listening to US bands a lot, like Abe Vigoda and Vivian Girls, there's a NY singer called White Magic who has some really great songs. There's a NY band called Giantess who I really like. I like Marina and the Diamonds, she practices at the same rehearsal studio as me, but i have yet to summon the courage to talk to her! I loved the White Williams album, but to be honest I don't listen to a great deal. My girlfriend is a music obsessive, she was music editor of Dazed Digital but she got promoted last week, so I get tips off her.


DANIMAL KINGDOM SUR MYSPACE

lundi 11 mai 2009

CASQUETTE




Tes chaussures dans la cuisine, ton portable sur le balcon, ton bol de céréales à coté de l'ordinateur depuis 2 jours, et ton jeans que tu laisses délibérément trainer à l'endroit même ou tu l'as enlevé. Le désordre c'est toi, cela ne fait aucun doute. Ta désinvolture finira par avoir raison de ta vie sociale. Avant, tu étais bien plus ordonné. Tu présentais bien, tu savais y faire quand il s'agissait de faire bonne impression. Tu classais même tes cds par ordre alphabétique. Pour ce qui était de la musique, c'était simple. La pop voila ce qui te faisait vibrer. Tu avais bien quelques penchants hard rock à tes heures, mais rien ne te faisait plus d'effet que les belles harmonies d'un refrain en binaire. Les années 2000 sont passées par là.

ADDIQUIT est la première à répondre à notre "FIVE QUESTIONS INTERVIEW" en anglais dans le texte. Elle vient de San Diego elle porte des chaines en or et finit tous ses messages par "PEACE". 5 questions 5 réponses pour en savoir un peu plus.


1. Give us 5 words to describe Addiquit's music.

CHANGING, WEIRD, RAW, SMOOTH, FREE

2. When did you start playing music? What is your musical background?


I'VE ALWAYS SANG, AS FAR AS I CAN REMEMBER I WAS ABLE TO RAP WITHOUT MUCH PRACTICE AS WELL. I THINK IT ALL COMES PRETTY NATURALLY SO MUSIC WAS SOMETHING TO ENJOY & NOT TO BE AFRAID OF EXPERIMENTING WITH. I ALSO PLAYED GUITAR BACK IN THE DAY, BUT DIDN'T REALLY CONNECT WITH IT, LIKE INSIDE MY HEAD, WELL, NOT ENOUGH TO PURSUE THAT INSTRUMENT PERSONALLY.

3. What was the first record you ever bought? What about your influences?

I DON'T REMEMBER. I USED TO STEAL 7"s OR MAIL ORDER VINYL RECORDS LIKE A MANIAC, USED MY LUNCH MONEY, WHATEVER AND HOWEVER I COULD GET EVERYTHING... LOTS OF EXPERIMENTAL STUFF.

4. Your first album will be out this summer. Whom did you work with on this record? What should we expect?

I'VE WORKED WITH A FEW PRODUCERS OVER THE YEARS BUT THIS DEBUT ALBUM WILL FEATURE BEATS FROM MACHINEDRUM. HE ALSO PLAYS PIANO, KEYBOARDS, GUITAR, AND EVEN DOES A LITTLE SINGING (PER MY REQUEST). EXPECT THE UNEXECPTED. WE HAVE SOME SURPRISES.


5. What do you listen to these days? Any cool band you recommend?

LIKE MOST PEOPLE I PLAY ALL KINDS OF STUFF & IT'S TOO MUCH TO LIST, BUT LATELY I'D SAY A LOT OF NOMI, GANGGANGDANCE, NINA SIMONE, APPALOOSA, DIRTY THREE, JOHN MAUS, CAT POWER, LYKKI LI AND A LOT OF OLD RAP FROM THE SOUTH. THAT'S ENOUGH TO LIST FOR NOW. I RECOMMEND ALL OF THOSE BANDS VERY MUCH.


Oxford Fiesta


Addiquit - Killa.mp3


Addiquit sur myspace

samedi 9 mai 2009

C'était pas toujours cool le lycée




A chaque déception amoureuse, c'était le même rituel. Attraper l'un de ces bons vieux disques d'emocore (vieille école) dans sa discothèque. Écouter ces lignes dissonantes et plaintives. Contempler ces pochettes un peu ternes.
Dessus, il y avait souvent des photos de grands espaces. Des routes américaines sans fin. Des étendues aquatiques. Une fois la cérémonie terminée, repartir pour un tour. Ecouter Nofx ou Seven Hate. Et oublier.
Les meilleurs pour ce petit jeu ? Les Texans de Mineral et leur must-have End Serenading.

Tom Selector


Mineral sur myspace

Clochard céleste




Cheval Blanc est un "clochard céleste". C'est ainsi qu'il se présente, en tout cas. Un putain d'alcoolo c'est certain, et un putain de génie aussi.
Sa musique - chanson pop désabusée - transpire le whisky, la mauvaise bière. Les bars qui ne ferment pas. Les discussions sans fin, sans lendemain. L'odeur de clopes et puis, Paris aussi. Les chansons qu'on écrit à l'aube, les doigts tremblants.
Bizarrement, Cheval Blanc est un ex-No One Is Innocent d'il y a longtemps, mais finalement on s'en fout un peu. Sa musique est simplement belle et touchante. Écoute.

Tom Selector


Cheval Blanc sur myspace
Le blog de Cheval Blanc