
Ah... Rock En Seine. Ses filles à talon (unique en festival), son espace pro d'où 90 % des gens ne sortent jamais - ou si peu -, sa programmation millionnaire, ses annulations de dernière minute. Et ce public si parisien. Samedi, l'après-midi se termine, 19 heures résonne sur Saint-Cloud, l'événement anglo-saxon 2009 attrape La Scène de la Cascade.
The Horrors, classe, nonchalant, visionnaire autant que passéiste. Les premiers morceaux sont volontairement dissonants, les guitares à la limite du "drone", le chant agressif. Faris Badwan a un regard hostile ce soir. Le soleil encore tapant ne sied guère aux auteurs du fameux Primary Colours. Mais The Horrors se plaît à avancer à contre-courant du public type de festival : dans le bruit, le chaos, l'approximation parfois, la haîne même.Surtout avec une vraie grâce, une beauté élégiaque.
Comme si seuls les fans les plus assidus, ceux qui ont passé de longue heure dans l'intimité de leurs chansons, étaient à même de partager la splendeur âpre de leur musique.
En cela, et pour beaucoup d'autres raisons, on ne pourra que remercier le groupe d'avoir refusé de céder aux facilités, acrobaties, et autres festivités que sont trop souvent les concerts de festivals. N'en déplaise aux intouchables Faith No More.
Tom Selector